"En chemin pour se convertir à la fraternité et à la joie du Christ avec Saint François d’Assise"
Retraite de carême avec Mgr Denis Jachiet
Nous entrons dans la Semaine Sainte où nous allons écouter le récit de la Passion du Christ. Nous allons le suivre pas à pas depuis l’offrande de Lui-même le soir de la Cène, jusqu’à son crucifiement, jusqu’à sa dernière parole « Eloï, Eloï, Lema sebachtani ? Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Et nous allons entendre : « Jésus, poussant un grand cri, expira. »
Nous nous mettrons à genoux, nous nous recueillerons en silence. Puis nous entendrons cette parole du centurion : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu. »
Que le propre Fils du Dieu éternel puisse connaître l’agonie, la nuit extérieure et intérieure, le déchirement de la mort, cela est proprement impensable.
En prenant sur Lui le poids le plus lourd qui soit de la mort humaine, qu’est-ce que Jésus nous dit sur notre propre mort ?
Ecoutons ce que François d’Assise a vécu aux derniers jours de sa vie : à la fin de l’été 1226, alors qu’il savait qu’il n’avait plus longtemps à vivre, François fit appeler les Frères Ange et Léon et leur demanda de lui chanter son cantique du soleil : « Loué soit le Seigneur pour le soleil, la lune, les étoiles, le vent, l’eau, le feu et la terre ».
Mais François a voulu ajouter un couplet à son cantique. Il dit : « Loué sois-Tu mon Seigneur pour notre sœur la mort corporelle à qui nul homme vivant ne peut échapper. Malheureux ceux qui meurent en péché mortel. Heureux ceux qu’elle trouvera faisant tes très saintes volontés, car la seconde mort ne pourra leur nuire. »
Il fallait déjà beaucoup de sérénité pour accueillir la mort comme une sœur, mais pour la chanter en même temps que Frère Soleil, il fallait que la lumière ait tout envahi en lui, qu’il n’y ait plus de ténèbres. François s’avançait dans la mort avec un cœur solaire. Le 3 octobre au soir, François demande du pain et en donne un petit morceau à chacun de ses frères, puis il se fait lire le passage de l’Evangile de Jean qui dit : « Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin. »
Puis il se fit poser à même le sol revêtu d’un cilice et couvert de cendres et il rendit son âme à Dieu.
O Saint François, intercède pour que nous puissions grandir dans l’amour sur les chemins de l’Evangile et qu’au soir de notre vie, nous puissions accueillir notre sœur la mort corporelle d’un cœur humble et confiant.